Primud : Tout est à refaire

Primud : Tout est à refaire
By Arts scéniques, Communication
Nov 19

Primud : Tout est à refaire

Des artistes et personnalités culturels ont été récompensés dans la nuit du 14 novembre 2021 lors de la 6ème édition du prix international de la musique urbaine et du coupé-décalé (Primud). Même si chacun d’entre eux ferait un lauréat honorable, certains suscitent un engouement plus fort que d’autres auprès du public. A cela s’ajoutent des incompréhensions sur une probable dernière édition sur le sol ivoirien pour manque de financement et de soutien de la part des institutions. Tous ces remues ménages et réflexions portent à croire qu’il faut repenser ce prix.
Notre avis dans ce billet reste objectif. Il y va du meilleur pour notre si beau patrimoine musical.

Par Abdulbassit et David

A la sortie de la salle des fêtes du Sofitel Hôtel Ivoire, nous avons eu beaucoup de mal à réaliser ce que nous avait servi le showbiz ivoirien. Le Primud qui devrait être une occasion de marquer un arrêt pour réfléchir sur les enjeux de la musique urbaine en plus des récompenses s’est présenté à nous avec un visage moins reluisant soldé par une piètre organisation.

En effet, plusieurs points que nous essayerons d’aborder plus loin montrent qu’il faut revoir de cette distinction tant dans la forme que dans le fond.

Soumahoro Moriféré alias Molare, dans son désir de récompenser les efforts des acteurs de la musique ivoirienne, a institué ce prix qui se distingue aujourd’hui par sa longévité. Mais comme toute œuvre humaine, il y des bons et des mauvais côtés.

© B’Studios

Il est selon l’adage, plus facile de détruire que de construire, commençons donc en toute reconnaissance par souligner les points positifs.

Tout d’abord, cette cérémonie montre aux artistes qui travaillent sérieusement, que leur travail est vu et reconnu. Se voir nominé ou récompensé prouve qu’on accorde de la valeur à son travail en particulier et à son corps de métier en général.

Ensuite, cette cérémonie permet de monter au niveau national que des personnes font des efforts à la mesure de leur capacité, afin de mettre la Côte d’Ivoire à un piédestal enviable au niveau culturel.

Enfin, lors cette soirée de cérémonie, seule la culture règne en maîtresse. Les querelles sont éteintes pour quelques heures. Un bel exemple de rassemblement.

Nous avons d’emblée promis d’être objectifs, passons donc aux points négatifs sur lesquelles nous trouvons judicieux de s’attarder.

La dénomination de la cérémonie de récompense

Avant de s’appeler Primud, ce prix avait pour dénomination « les Awards du coupé décalé ». En effet, le Commissaire général, Molare, est parmi les personnes qui ont apporté ce genre musical dans cette Côte d’Ivoire qui était déchirée par la guerre. Et ce genre musical fait partie intégrante de la culture ivoirienne. Elle s’exporte facilement à l’extérieur. On pourrait facilement citer feu DJ Arafat qui était l’une de ses figures de proue. 

« Prix des musiques urbaines » est la définition du Primud. Mais des catégories apparaissent alors qu’elles n’y ont pas droit. A savoir la web comédie, l’humour pour ne citer que celles-là. Il existe les awards de l’humour qui sont actuellement en pleine campagne

Deux options pourraient se présenter : 

  • Avoir une dénomination qui englobe tous les acteurs culturels, tous les arts confondus;
  • Garder la dénomination actuelle et retirer les récompenses qui n’en font pas partie;
© B’Studios

La durée de la cérémonie

Parlons à présent du temps de la cérémonie. Il faut définir un temps à respecter et s’y conformer. La 6ème édition a duré près de 5 heures en plus d’avoir débuté avec un retard de près de 2 heures.

Des animateurs qui en font un peu trop, aux personnes sur le pupitre qui prennent beaucoup de temps pour leur discours, la cérémonie s’étend sur une longue durée qui n’est pas nécessaire.

Il faut que le comité d’organisation s’assure déjà de commencer à l’heure et baliser les temps d’intervention afin d’éviter les débordements.

Les nominations

Les catégories sont nombreuses. Pour cette année 2021, nous avons eu 28 catégories. Les nominés allaient jusqu’à 12. C’est un nombre colossal. Il est urgent de revoir le nombre de nominés par catégorie

Cinq (5) candidats par catégorie pourrait être l’idéal pour éviter les éventuels débordements

Le principe de vote 

Vous avez déjà voté pour votre candidat favori, mais il n’a jamais gagné. Cela peut être en partie dû au principe de vote. Les votes comptent pour 60 %. Un taux énorme pour une cérémonie qui veut récompenser les plus méritants. Il serait plus intéressant d’accorder 40 % aux votes et 60 % au jury afin de trancher comme il faut. 

Il y a aussi lieu d’expliquer les critères pris en compte pour désigner les gagnants. Cela apportera plus de transparence à cette cérémonie qui représente la Côte d’Ivoire.

La musique traditionnelle : la grande oubliée

Il est vrai que ce genre musical existe bien avant la période d’indépendance. Mais la musique urbaine récompensée durant le Primud s’en inspire fortement. Il est temps qu’elle fasse son entrée afin d’être célébrée. On ne pourrait pas accuser leur inactivité. Les acteurs de ce genre musical sont très actifs. Ils méritent aussi de la reconnaissance.

Pour terminer, le Primud est une cérémonie à saluer car elle met plus de lumière sur la culture. On espère qu’il se bonifiera avec le temps.

Leave your Comment

Recent Posts

Primud : Tout est à refaire
Primud : Tout est à refaire
novembre 19, 2021
Ce qu’il faut retenir du Primud 2021
Ce qu’il faut retenir du Primud 2021
novembre 18, 2021
Kephale X Obou : Quand le vêtement se fait œuvre d’art
Kephale X Obou : Quand le vêtement se fait œuvre d’art
novembre 11, 2021